Le handicap invisible
Les troubles cognitifs, comportementaux, psycho-affectifs et émotionnels constituent ce que l’on appelle le handicap invisible. A première vue, ces troubles ne sont pas perçus par autrui, ils ne sont pas palpables ni visibles comme pourrait l’être un handicap moteur. Ils sont également invisibles pour le blessé lui-même, à l’inverse des séquelles motrices qui sont généralement mieux reconnues. Nous ne pouvons, en effet, voir les séquelles cognitives, comportementales ou psycho-affectives comme nous pourrions voir une amputation ou un bras moins mobile. Cela rend la prise de conscience de ce handicap difficile aux yeux de l’entourage, mais également aux yeux du blessé lui-même.
La personne qui présente un handicap invisible a donc souvent une apparence « normale » laissant penser qu’elle n’a gardé aucune séquelle de son accident. Or, même si on ne les voit pas au premier abord, ces séquelles invisibles se révèlent, à terme, lourdes de conséquences dans la vie quotidienne de la personne, diminuant, non seulement sa capacité à réaliser de nombreuses activités du quotidien (soins d’hygiènes, préparation d’un repas, gestion d’un budget, entretien du logement et du linge…) mais aussi ses capacités à retrouver une place au sein de sa famille et de la société.
Cette notion de handicap invisible est souvent mal comprise par les proches de la victime et par la société de manière générale. Souvent apparentés à la déficience intellectuelle, les troubles peuvent également être interprétés non pas comme une conséquence directe de la lésion cérébrale mais comme des traits de personnalités propres à la victime. La fatigue et la lenteur peuvent par exemple, être à pris à tort pour un manque d’effort. De même, la victime atteinte de troubles émotionnels (manque de motivation, perte d’intérêt) est qualifiée à tort de paresseuse ou de fainéante. Les troubles de l’équilibre peuvent être faussement interprétés comme un état d’ébriété.
La réinsertion sociale pour les personnes présentant un handicap invisible passe donc par un travail d’information à la population locale, aux familles, aux associations susceptibles de les accueillir.